La médiation
« Dans la pensée scientifique, la médiation de l’objet par le sujet prend toujours la forme du projet» Gaston Bachelard, philosopheQuelques éléments de définition
La médiation peut se définir comme la recherche du lien entre l’énonciateur et le récepteur.
Ce lien s’établit grâce à une tierce personne, le médiateur, et/ou un ensemble de techniques, d’outils, de messages ou d’interfaces accompagnant le récepteur (usager, client, citoyen) afin de lui faciliter la compréhension par la construction de sens, pouvant se solder par un changement (d’actions, de représentations, …) de sa part.
La médiation est donc le fait de servir d’intermédiaire entre deux ou plusieurs choses pour favoriser le transfert de connaissances d’un individu à un autre. La médiation associe et concilie deux parties jusqu’alors distantes se méconnaissant, voire en conflit en rétablissant la communication.
Le dialogue reste une composante essentielle de la médiation.
Il s’agit donc pour nous de faire naître ou renaître un lien entre les univers technologiques et professionnels du médico-social, de transmettre des connaissances sans pour autant céder au « paradigme de simplification ».
L’aspect humain est très important dans le processus. La médiation se caractérise par une composante relationnelle marquée ; c’est une mise en relation entre une demande (celle de l’individu) et une offre (celle du professionnel) : il s’agit d’une relation de service.
Outre le fait de rapprocher des parties, la médiation agit au niveau symbolique et exerce une forme d’autorité vis-à-vis des récepteurs.
« La médiation ne constitue pas uniquement une transmission, c’est aussi un lieu, où se rencontrent le collectif et l’individuel, les diverses institutions et leurs publics, s’appuyant sur des imaginaires collectifs : en ce sens, elle révèle le rapport d’un individu à sa culture ».
Au-delà des trois espaces de la médiation traditionnellement identifiés que sont les « espaces de conflit et de concurrence », les « espaces d’expression et d’exercice du pouvoir politique » et les « espaces de représentation », s’ajoute désormais un quatrième espace, l’espace immatériel, constitué principalement par les environnements numériques (ENT, plateforme de travail collaboratif, bureau virtuel), qui met à la disposition de ses membres un ensemble de ressources (documents, agenda, interfaces de recherche) et des modes d’échange (synchrones et/ou asynchrones) assurant des formes de médiation entre les producteurs et les récepteurs.
L’espace constitue ainsi à lui seul une situation de communication qui engendre un contexte de médiation entre les individus.
En visant l’autonomisation dans la formation numérique chez les professionnels de notre secteur d’activités, c’est-à-dire aller au-delà de l’acquisition de nouvelles connaissances, soit « d’apprendre à apprendre », de développer des méthodes personnelles de travail autonome, nous nous appuierons sur la capacité à apprendre soi-même à partir de l’environnement informationnel qui nous entoure. C’est pourquoi nous avons fait le choix de penser de nouvelles formes médiatrices à l’heure du numérique avec pour unique objectif l’autonomie de l’usager.
Les dispositifs techniques nous permettront d’améliorer l’accompagnement médié des usagers, en variant les supports et en élargissant l’accès aux contenus dans le temps et dans l’espace. Nous parlerons alors de médiation numérique.
Bibliographie
. Usuels :
– Centre National de Ressources Textuels et Lexicales, https://www.cnrtl.fr/definition/m%C3%A9diation
. Chercheurs :
. Jean Caune, Pour une éthique de la médiation, Presses Universitaires de Grenoble, 1999.
. Daniel Jacobi, La communication scientifique : discours, figures, modèles, Presses Universitaires de Grenoble, 1999.
. Yves-François, Le Coadic, Usages et usagers de l’information, Armand Colin, 2004.
. Vincent Liquète, Yolande Maury, Le travail autonome, 2007.
. Vincent Liquète, Médiations, Hermès-Les Essentiels, 2010.
. Jean-Michel Salaün, Vu, Lu, Su : Les architectes de l’information, 2012.