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La Médiation Numérique

« Les hommes ont besoin d’artefacts pour augmenter leurs capacités » Bernard Stiegler, philosophe

L’ère des nouvelles technologies et notamment l’avènement d’Internet marquent l’effacement des médiations traditionnelles. Internet est ici vu comme une auto-médiation ou plutôt une désintermédiation conférant à l’usager une nouvelle responsabilité.

 L’augmentation des ressources disponibles accessibles via de nouvelles technologies questionne le modèle traditionnel de transmission et d’acquisition des savoirs dans la société. Confondre l’accès (équipements) et l’appropriation (maîtrise intellectuelle) maximise le risque de fracture cognitive entre ceux capables d’utiliser les outils et de gérer la surinformation et ceux qui n’en auront ni les capacités ni les connaissances préalables.

     

Le retour aux besoins de médiation

La médiation numérique rappelle donc l’évolution des supports et correspond cette multitude de dispositifs qui peuvent être mis en place pour diffuser du savoir via une plateforme technologique moderne.

Pour ce faire, il y a toujours le médiateur, un « dispositif humain », celui qui s’interpose entre deux catégories d’acteurs pour remédier aux décalages entre la culture savante du spécialiste et celle lacunaire du novice. 

La médiation numérique désigne ainsi les ingénieries, c’est à dire les techniques permettant la mise en capacité de comprendre et de maîtriser le numérique, ses enjeux et ses usages, c’est-à-dire développer la culture numérique de tous, pour pouvoir agir, et développer son pouvoir d’agir, dans la société numérique.

Elle procède ainsi par un accompagnement qualifié et de proximité des individus et des groupes d’individus dans des situations de formation tout au long de la vie.

Elle vise à faciliter à la fois l’appropriation des outils numériques et le transfert des connaissances ainsi acquises.

Elle est donc au service, notamment, de l’inclusion numérique. Elle doit favoriser les coopérations utiles aux réalisations et aux innovations en faveur du bien commun.

Le numérique est partout, il touche la quasi-totalité des activités humaines. Chacun doit ainsi en avoir un usage conscient, maîtrisé, le plus encapacitant et créatif possible.

Au-delà de la donc de la maîtrise des outils matériels et logiciels et de leurs usages, il s’agit aussi de développer l’aptitude à comprendre les enjeux sociaux, culturels, politiques, environnementaux et économiques du numérique. Il s’agit également de savoir utiliser le numérique dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et collectifs et d’étendre les connaissances et les capacités de chacun pour une véritable autonomie d’usages citoyens (littératie numérique). En acquérant une culture numérique suffisante, les individus peuvent être intéressés par les enjeux citoyens, économiques, culturels, sociaux, et être concernés par les transformations numériques pour participer, en conscience, au développement des usages.

 La médiation numérique doit s’effectuer de manière continue, tout au long de la vie, car elle suppose la prise en considération de la nécessaire adaptation des acquis à l’évolution permanente des technologies numériques.

Rejane Certain

Chargée de mission, Epnak

Bibliographie

 

. Usuels :

 – Centre National de Ressources Textuels et Lexicales, https://www.cnrtl.fr/definition/m%C3%A9diation

. Chercheurs :

. Jean Caune, Pour une éthique de la médiation, Presses Universitaires de Grenoble, 1999.

 

 

. Daniel Jacobi, La communication scientifique : discours, figures, modèles, Presses Universitaires de Grenoble, 1999.

 

. Yves-François, Le Coadic, Usages et usagers de l’information, Armand Colin, 2004.

 

 

. Vincent Liquète, Yolande Maury, Le travail autonome, 2007.

 

. Vincent Liquète, Médiations, Hermès-Les Essentiels, 2010.

 

. Jean-Michel Salaün, Vu, Lu, Su : Les architectes de l’information, 2012.

 

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